sebiorg a écrit :filmvore a écrit :
Revenons à James Cameron. Seules les personnes qui apprécient la 3D le félicitent. Pourquoi ? La réponse se trouve tout simplement dans la peur du lendemain. Le cinéma de demain, tout en 3D, que veut James Cameron est un cinéma qui ne fait pas l'unanimité, chez les spectateurs. Or, James Cameron n'est pas à l'écoute de ces spectateurs. Il se moque éperdument des critiques que se prend en pleine gueule la 3D. Ces spectateurs veulent que le choix de la 2D ou de la 3D continue à exister, mais, quand ils entendent les propos de James Cameron, ils ont de quoi avoir peur. Les seules armes que peuvent avoir ces spectateurs sont les attaques envers la personne de James Cameron. Elles ne font pas avancer le débat, mais se sont des réactions humaines. Quand une nouvelle technologie se prend autant de salves de critiques, cela devrait faire réagir. Je ne dit pas que James Cameron doit abandonner la 3D, mais il serait judicieux qu'il arrête avec son désir du "tout 3D" dans le 7eme art.
Le concept 3D prend le relais du tout numérique de Lucas. L'envie de faire des économies lors des tournages en respectant une technique différente de la simple captation 2D, permettre pour voir la 3D de qualité de convertir les salles de projection (c'est pas gagné) en acceptant malheureusement les tacherons et les conversions 3D rapides. Cameron veut un spectacle immersif renforcé avec la 3D, son avatar est une visière sur un univers par exemple. Cependant il est clair que la 3D ne fait pas tout : le spectacle 3D n'est pas la panacée si l'histoire et la qualité du tournage n'est pas tip top, le côté immersif se heurte par exemple aux films en ultra haute définition type 4K à venir, il y a une perte de luminosité importante liée aux contraintes techniques actuelles, et des plans un peu rapides peuvent facilement filer la nausée à des personnes (et un film long est dur à supporter au niveau du poids des lunettes, serrage de tête). Ce sont les prémices, Cameron croit dans le numérique 3D mais s'il bouge autant, c'est qu'il ne veut pas être le seul. Il a besoin d'appui pour faire bouger Hollywood et l'industrie cinéma, frileuse de changer des normes.La sortie 3D très attendue de la version longue d'Avatar est un exemple. Avant, cela aurait été trop tôt car pas assez de base installée, aujourd'hui, une sortie en bluray 3D est économiquement plus envisageable car le parc installé est beaucoup plus important (et que nous avons eu 3 générations d'écran 3D au moins). J'attends en revanche beaucoup des films tournés en 48 images/s ou 60 images/s.
Il y a un truc que tu n'as pas compris. La 3D ne me plaît pas, parce qu'elle délave les films. Artistiquement, elle me fait vomir. Demain, ce sera pareil, même si la 3D aura encore évolué. Ce que nous offre la 3D d'aujourd'hui est perfectible, mais nous avons déjà un aperçu de ce qu'une meilleure 3D (une 3D qui ne ternit pas les couleurs, par exemple, ou encore une 3D sans lunettes) peut nous offrir.
Ce n'est pas être vieux avant l'heure que de ne pas apprécier la 3D. Apprécier ou non la 3D est subjectif, qu'on se le dise. James Cameron, comme tu le dis, veut que le cinéma de demain soit en 3D. Mais je suis d'accord, tant que la 3D ne sera pas imposée. Or, le bonhomme, tout aussi exceptionnel soit-il (son travail le démontre) fait la sourde oreille aux personnes qui n'aiment pas la 3D, sur le plan artistique. Qu'il me dise que la 3D va encore évoluée, bien évidemment. Mais ce n'est pas autant que je vais l'adopter. Or, en l'état, j'ai bien l'impression qu'il veut me pousser à adopter quelque chose dont je ne veux pas. Ce n'est pas parce qu'il s'appelle Jame Cameron et que son CV mérite le respect, que je dois dire "amen" à sa vision du 7eme art.
Heureusement qu'il y a des réalisateurs qui n'ont pas les mêmes visions que lui. Des réalisateurs qui ont une aura assez importante à Hollywood pour que leurs paroles soient prise au sérieux. Je pense par exemple à Christopher Nolan, qui continue à faire l'impasse sur la 3D (selon lui, elle n'apporterait rien à ses films) et, plus généralement, sur le tout numérique. Sur ses "Batman", le numérique est loin d'être majoritaire : la plupart des effets spéciaux ne sont pas de l'infographie, il fait appel à des cascadeurs pour tourner des scènes d'action, ect... Pour moi, ces réalisateurs ne sont pas has-been, rétrogrades, ou tout ce que vous voulez : ils ont une vision du 7eme art totalement différente de James Cameron et de George Lucas. Ils suivent un autre chemin sans se faire embrigader (le terme est fort, mais c'est pour dire) par James Cameron.